ans les débats sur l'écologie, ils sont souvent les grands oubliés. Heureusement, Erik Orsenna veille. L'académicien aime passionnément les fleuves, et entend bien nous faire comprendre l'importance cruciale (Fayard), l'écrivain voyageur repart autour du monde, de l'Amazone à la Garonne, en passant par le Tage et une trentaine d'autres fleuves sur tous les continents. Un étourdissant périple, aussi dépaysant qu'alarmant, qui se lit comme un documentaire auquel ne manqueraient que les images en HD. Sans fleuve, pas d'électricité, pas d'eau pour faire fonctionner nos désormais si précieuses centrales électriques. Pas de transports maritimes de marchandises. Et, surtout, pas d'agriculture. On l'oublie ou on l'ignore, mais les fleuves prémunissent les terres de la mer salée. Lorsqu'un barrage vient réduire son débit, l'eau douce ne peut plus jouer son rôle protecteur. Or, note Orsenna dans , ces herses de métal surgissent un peu partout avec l'essor des centrales hydroélectriques, comme ces dernières années dans les Balkans. L'eau relève de l'existentiel, donc du politique. Le Nil traverse une douzaine de pays, mais son cours est particulièrement puissant en Éthiopie. Qu'adviendra-1-il de ses voisins l'Égypte en premier lieu - si le pays n'est pas plus partageur? Se préoccuper de l'état des fleuves, c'est prévenir les conflits régionaux mais aussi préserver la santé des océans et celle des populations. Les cours d'eau sont un bien commun, rappelle Erik Orsenna. La preuve, une nouvelle fois, que l'écologie exige de penser de manière globale.
En quoi les fleuves relèvent-ils du politique?
Oct 31, 2022
1 minute
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