Sergio Pérez est une énigme. Après 12 saisons passées sur les circuits de F1, il fait partie des meubles dans le paddock, et pourtant il est de ces pilotes que l’on ne connaît pas vraiment. Sans pour autant susciter la curiosité. Il faut dire que le Mexicain n’est pas ce que l’on peut appeler un « bon client » pour les médias: réponses courtes, sourires rares, Pérez ne se force jamais à faire semblant d’être aimable. Les quelques fans qui s’aventurent à lui demander un autographe ne repartent pas tous avec la précieuse signature ni même un regard ou un sourire si le moment est mal choisi ou si le pilote n’est pas d’humeur. Difficile de dire s’il s’agit là d’une forme d’arrogance ou simplement de l’expression d’un caractère réservé, car Pérez ne se livre pas facilement. Il est à classer dans cette catégorie de pilotes qui ont leur place en F1 mais dont on sait qu’ils ne seront jamais champions du monde. Tout juste des vainqueurs potentiels, et d’excellents porteurs d’eau dans des équipes déjà pourvues d’un leader. On les sait aussi capables de rapporter de gros points pour les formations du milieu de grille, mais ils ne seront jamais des vedettes courtisées par tous les patrons d’écurie.
A 32 ans, le » s’est un peu lâché. Il faut dire qu’il venait de remporter la plus belle de ses quatre victoires en F1, en résistant durant toute la fin de course à la pression d’un Charles Leclerc ultra-agressif, et en se jouant de tous les pièges d’une piste exigeante, techniquement et physiquement. « Cette victoire est véritablement spéciale pour moi, parce que j’ai eu une période un peu difficile lors des dernières courses. Et je veux dire, les médias en Formule 1 grossissent vraiment la situation, peut-être parce que je suis juste Mexicain. Si je ne suis pas deux courses de suite sur le podium, alors je fais la pire saison de tous les temps… et peut-être que dès lors, Red Bull devrait me laisser tomber et tout, ce genre de choses. »