ue serait une foire d’art contemporain sans les encres de Marlene Dumas, sans les estampes de Barthélémy Toguo ou les gravures de William Kentridge ? Le dessin s’est imposé dans le monde de l’art, lui qui était l’ennemi de la lumière. On le gardait sous clef, dans des cabinets d’arts graphiques à peine éclairés. En France, Ernest Pignon-Ernest a dépoussiéré le dessin en l’imposant à ras de trottoir, au nez des passants. Vingt-cinq ans plus tard, un autre artiste a pris la main. C’était en 2015, non loin de la Bastille. Toute une symbolique. Alors que la France vibrait d’un seul slogan, « Je suis Charlie », la Maison rouge de la Fondation Antoine de Galbert, laboratoire de l’art contemporain dans ces années-là, confiait au jeune et génial Jérôme Zonder le soin de déployer ses fantômes et ses forêts obscures sur tous ses murs. Du sol au plafond, une fresque hallucinatoire, creusée de noirs, immergeait le spectateur dans un monde sens dessus dessous. Passé par la rue, le dessin est revenu au musée par la grande porte.
Traits de caractère
Oct 23, 2022
2 minutes
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