Cinquante secondes peuvent parfois sembler une éternité, surtout pour Vladimir Poutine. Le président russe n’est pas du genre à se voir dicter le tempo, encore moins à patienter comme une plante verte. A Téhéran pourtant, ce 19 juillet, le « tsar » doit poireauter d’interminables secondes debout, seul face à une meute de journalistes aussi embarrassée et silencieuse que lui. Un moment de gêne qu’un seul homme peut lui infliger sans craindre de terribles représailles: le président turc, Recep Tayyip Erdogan. En l’apercevant entrer dans la pièce, Poutine ne peut se retenir de lâcher un large sourire.
Les deux hommes se connaissent par cœur. Poutine a pris les rênes de la Russie en 2000, Erdogan celles de la Turquie en 2003. Depuis, ils ont chacun à leur manière confisqué le pouvoir dans leur pays et ont su se servir l’un de l’autre sur la scène internationale. Aucun autre duo de présidents ne se téléphone aussi régulièrement, et les deux leaders se sont vus une trentaine de fois en personne depuis 2016.
Ces dernières semaines, des chefs d’Etats « amis » de la Russie ont émis des doutes, voire des critiques à peine voilées contre l’action de Moscou en Ukraine. Lors d’un sommet en Ouzbékistan, Xi Jinping a fait part de
