Et pourquoi moi je dois parler comme toi ? iii
Sur la scène du théâtre de la Colline, la voici qui s’avance affublée d’un frac noir. Son apparition rappelle Charlie Chaplin, ou peut-être Giulietta Masina dans. Mais très vite cette allure androgyne clopinante, mi-grave, mi-burlesque, devient la sienne. Anouk Grinberg déclame les écrits d’hommes et de femmes, certains anonymes, d’autres plus connus tels Aloïse Corbaz, Emily Dickinson ou Adolf Wöfli. Tous ont vécu l’enfermement psychiatrique et été considérés comme fous. Grinberg éclaire leur humanité à vif,Le spectacle du même nom qu’elle en tire, accompagnée du multi-instrumentiste Nicolas Repac, crée un trouble d’une intensité rare. Tout juste remis en scène par Alain Françon après une première création en 2018, c’est l’une des pépites de cette rentrée. Il signe, au passage, le retour en grâce d’une actrice que l’on n’attendait plus.