Dossier réalisé par Victor Cascalès, Paul Lapaque, Astrid Delarue, Julie Chaltiel
Pour cette cinquième édition du Loto du patrimoine avec la Mission Bern, en collaboration avec la Fondation du patrimoine et la FDJ, 18 nouveaux sites emblématiques (1 par Région métropolitaine et 5 dans les Outre-Mer) ont été choisis au terme d’une longue et passionnante sélection qui privilégie les critères suivants: urgence du péril, intérêt patrimonial, impact sur le territoire et maturité du projet et du plan de financement. Au terme des arbitrages qui prennent en compte l’importance de ne pas abonder deux fois de suite dans un même département d’une région, les 18 sites offrent une photographie de la diversité de notre patrimoine et des enjeux de sa sauvegarde: patrimoine religieux (La Charitésur-Loire), patrimoine du xxe siècle (Villemomble), patrimoine castral (Corse-du-Sud et Senones), patrimoine archéologique (Eyguières), patrimoine industriel et ouvrier (Oignies), patrimoine vert (parc des Sources à Vichy et jardin des Plantes à Montpellier), sans oublier une ancienne colonie pénitentiaire à Belle-Île ou un théâtre à l’italienne à Guéret, tandis que dans les Outre-Mer, nous nous sommes attachés à défendre autant des anciennes usines sucrières que des habitations ou une maison d’Illustre, celle de Schwartz-Bart, à Goyave. Toutes les typologies du patrimoine à sauver se retrouveront donc sur les tickets de grattage de la FDJ Mission patrimoine en septembre.
PAS-DE-CALAIS
CHEVALEMENTS MINIERS DU 9-9 BIS, À OIGNIES
POUR QUE BRÛLE TOUJOURS LE SOUVENIR DE LA MINE
Menacé d’effondrement, voire de disparition, ce fleuron de l’architecture minière, va retrouver son lustre d’antan ! Une restauration d’ampleur qui participera à revitaliser la mémoire de toute une région, au cœur de notre essor industriel.
I ls sont debout depuis 90 ans. Les deux chevalements – structures métalliques qui servaient aussi bien à la manutention d’un puits qu’à faire descendre et remonter les mineurs – de la fosse 9-9 bis de Oignies, vont bénéficier de la manne du Loto du patrimoine. La décision émeut Jean-Marie Minot, président de l’association Acccusto Seci, composée d’anciens mineurs: « C’est formidable d’avoir cette aide financière, souligne-t-il, car la rénovation des deux chevalements suppose d’énormes investissements. » De fait, ces monstres d’acier, usés par le temps, rongés par la rouille, sont en péril. Notamment du fait de leur « corrosion avancée et de l’extrême fragilité de leurs escaliers, dont l’accès est devenu dangereux », détaille la Fondation du patrimoine. Cette dernière souligne par ailleurs « des fragilités structurelles sérieuses et un risque d’effondrement ». C’est pourquoi, en septembre 2020, la commune de Oignies a dû prendre un « arrêté de péril » et mettre en place un périmètre de sécurité, pour éviter tout accident. Les travaux devraient, heureusement, commencer à l’automne.
Ils prévoient, entre autres: le renforcement d’urgence des fondations, la restauration des corps des chevalements, avec peinture, ossature métallique, toiture des bâtiments... Durée prévue: 14 mois. Budget estimé: environ 3 millions d’euros. Quel que soit son coût, personne ne discute l’intérêt de cette réhabilitation. Le 9-9 bis de Oignies est en effet l’un des fleurons de la mémoire minière et témoigne à lui seul d’un pan entier de l’histoire industrielle française: ce xix siècle conquérant, où le charbon – alors seule énergie disponible – faisait tourner les usines et les locomotives, assurait l’éclairage public, le chauffage individuel... Or, c’est précisément le gisement de Oignies, découvert en 1852, qui devait inaugurer l’exploitation du précieux Quant aux bâtiments, ajoute-t-il, « ils
