Correspondante
Londres (Royaume-Uni)
Charles III est étreint par « une profonde peine ». Il le dit et le montre sans la retenue habituelle due à son rang. Les yeux rougis par les larmes et la voix voilée par l’émotion, le nouveau chef d’État britannique a rendu vendredi soir, dans son premier discours de roi, un poignant hommage à sa « maman chérie ».
L’aîné des enfants de la reine et du duc d’Édimbourg, né en 1948, a toujours été un être sensible. Trop sensible, aux yeux de ses parents, et en particulier ceux de son père, qui a tenté d’endurcir le jeune Charles, en vain. En 2016, auprès d’un chroniqueur royal, le prince Philip continuait de déplorer le caractère « romantique » de son fils. Quasiment une insulte dans la bouche du duc, qui portait son « pragmatisme » en étendard.
Or non seulement Charles n’a pas mis ses affects en sourdine en devenant roi, mais il ne donne pas l’impression de vouloir mettre un mouchoir sur ses émotions une fois que la période de deuil national puis familial sera achevée. En promettant de servir son pays il a laissé entrevoir l’émergence d’un nouveau lexique royal, voire d’une nouvelle relation entre les Windsor et le peuple.