ALICE NEEL, portraitiste des marges
clamait Alice Neel, bravache. Elle-même n’avait rien de la winneuse. Celle qui a traversé le XX siècle en ne peignant pratiquement que des portraits – certes de la plus magnétique et troublante des espèces – n’a connu le succès qu’en fin de vie, puis, après sa mort en 1984, retomba dans l’oubli avant qu’un engouement posthume ne gagne son œuvre depuis une décennie: le Museum of Fine Arts de Houston en 2010, la fondation Vincent Van Gogh à Arles en 2016, le Metropolitan de New York en 2021 l’ont célébrée. Cet automne, c’est le Centre Pompidou qui l’expose en majesté. Aujourd’hui, pour un tableau d’Alice Neel, comptez un million d’euros au bas mot, nous renseigne le galeriste bruxellois Xavier Hufkens, qui représente sa succession. Plusieurs millions pour les plus beaux. Une cote que ni elle ni ses modèles n’auraient résume Angela Lampe, commissaire de l’expo du Centre Pompidou. Avec les perdant·es, Neel a toujours fait corps et famille.
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