Deux poissons portent son nom, l’un vit au large de l’île antillaise de Trinidad, le Sparisoma rocha, reconnaissable à son trait de mascara jaune sous l’œil ; l’autre, le Pempheris rochai, balade ses nageoires cuivrées dans le nord de l’océan Indien. Mais, promis, Luiz Rocha n’y est pour rien : ce sont ses pairs qui ont choisi de les appeler ainsi en hommage à l’apport du Brésilien à l’ichtyologie, la science des poissons.
Car à 49 ans, le chercheur, professeur à l’Académie des sciences de Californie, jouit d’unesituée entre 50 et 150 mètres sous la surface de l’eau. La lumière y est si faible, et les températures si froides, que les spécialistes ont longtemps pensé qu’elle abritait peu de vie. D’autant que pour y plonger, il faut avoir suivi une formation spécifique et être doté d’un appareil – un recycleur – qui permet certes de descendre dans les abysses, mais suppose de longs paliers de décompression à la remontée, entre cinq et six heures. Seuls quelques explorateurs et techniciens de travaux sous-marins s’y risquent, et chaque immersion coûte cher.