Amours ancillaires
tre fille de roi n’est pas toujours une sinécure. Charlotte de Valois le constate à ses dépens depuis son plus jeune âge. Née en 1446 des amours de Charles VII et de sa favorite la belle Agnès Sorel, Charlotte a une sœur aînée, Marie, de deux ans plus âgée, et une autre, Jeanne, qui a vu le jour deux années après elle. Les trois fillettes sont très unies mais n’ont plus de maman, Agnès Sorel étant morte empoisonnée dans de mystérieuses circonstances en 1450, après avoir accouché d’une quatrième fille décédée à sa naissance.
Si Jeanne a été un temps confiée à des tuteurs, elle est maintenant revenue auprès de ses sœurs, au château de Courcelles. Depuis, toutes trois sont élevées par quantité de nourrices successives et profitent des bienfaits de nombreuses servantes mises à leur disposition par le roi. Elles ne sont pas heureuses pour autant car elles ne rencontrent jamais leur père, pas plus dans leur résidence de Loches qu’au château royal de Bourges, demeure de Charles VII. Surnommées à la cour les « bâtardes du roi », les trois petites filles ont été légitimées afin d’assurer leur avenir et sont devenues princesses de France. Charlotte, aussi jolie que l’était sa maman – on appelait Agnès Sorel la « dame de beauté » – est convoitée par quelques vieux comtes et barons de province, autant pour son titre que pour son physique, alors qu’elle n’a que 13 ans. Aucun n’ose pourtant demander officiellement sa main au roi depuis que l’un d’eux, Michel de Normandie, a été condamné à l’exil pour avoir osé formuler un tel désir.
Sa sœur Marie a été mariée à 14 ans à Olivier de Coetivy, un vieillard de 40 ans, homme d’armes breton nommé comte de Taillebourg et devenu à cette occasion chambellan de Charles VII.
Quand le roi s’éteint le 22 juillet 1461, son fils aîné Louis le remplace sur le trône sous le nom de Louis XI et prend aussitôt la direction du pays avec une main de fer, avant même
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