Des « Ritals » au charbon
ela fait bien longtemps, depuis le roman autobiographique de Cavanna (1978), que l’argotisme désignant les immigrés italiens n’était pas revenu sur la(« les chauffeurs », en italien), une plongée dans l’univers méconnu de ces « Ritals » qui ont réchauffé Paris pendant un siècle en enfournant des montagnes de charbon. Leur récit nous renvoie au tournant du XXsiècle, quand Paris équipait ses immeubles bourgeois, écoles, HLM, hôpitaux, et jusqu’à Notre-Dame, en calorifères et en chaudières. Un confort pour leurs occupants et un débouché pour plusieurs milliers de qui franchirent les Alpes à pied puis en train depuis leurs hameaux montagnards d’Émilie-Romagne. Cette histoire sociale n’a jamais été aussi approfondie, pas même par l’historien Pierre Milza, originaire de cette Italie pauvre et pastorale. Elle a pourtant fait vivre durant plusieurs décennies un écosystème d’hommes maculés de suif et de sueur : les chauffeurs de chaudière italiens, ainsi que les bougnats, fumistes et charbonniers auvergnats descendus du Massif central vers la capitale. Les auteurs ont poussé leurs recherches sur les jusqu’à leurs villages d’origine éparpillés dans les Apennins, entre Plaisance et Parme. Et rencontré leurs derniers représentants, dont Joseph Boccacci, chauffeur jusqu’en 2015, dont le JDD a raconté la dernière tournée.
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