Elvis: Le film
ON NE PEUT PAS DIRE QUE BAZ LUHRMANN SOIT DU TYPE CRAINTIF. Après le Moulin Rouge, Roméo et Juliette et Scott Fitzgerald, le réalisateur australien s’attaque tout simplement à Elvis Presley. Cet homme a besoin de sujets d’envergure, de chefs-d’œuvre, de légendes modernes pour s’exciter la cervelle. Avec Elvis, il a pris un roi, et “comme Shakespeare le faisait avec les personnages historiques (sic)”, en a tiré une tragédie qui synthétise, en moins de trois heures, trente ans d’histoire américaine. Non, on ne peut pas dire que Baz Luhrmann soit du type craintif. Et dans ce contexte, son acteur l’est peut-être encore moins que lui.
Un opéra en trois actes
“” Sur l’écran, un jeune homme un peu blond, mais aussi un peu roux, avec une moue légèrement boudeuse bien que souriante à la fois, chante “Unchained Melody” en robe de chambre. C’est bien, assez bien même, et pourtant Baz Luhrmann trouve ce message légèrement étrange. Il devient très étrange quand le téléphone sonne et que Denzel Washington, un homme à qui Luhrmann n’a jamais parlé, est au bout du fil: “.” Il y a bien des choses à dire sur le “Elvis” de Baz Luhrmann: des pas très plaisantes et des plus sympathiques aussi. Mais s’il y en a une à écrire, c’est que parfois, en regardant l’écran, et même s’il ne lui ressemble absolument pas, on oublie qu’Austin Butler n’est pas