David Frum : « Les armes sont l’expression de la frustration des hommes américains »
DEUX FUSILLADES, à Buffalo (dans l’Etat de New York ) puis au Texas, viennent encore d’endeuiller les Etats-Unis, tandis que les ventes d’armes à feu sont à un niveau record dans le pays. C’est l’occasion de s’interroger sur les soubassements politiques et idéologiques de cette tendance inquiétante. Pour le républicain David Frum, ancienne plume de George W. Bush auquel on prête l’expression d’« axe du mal » et aujourd’hui rédacteur en chef du mensuel The Atlantic, la manie des armes est récente. Elle dénote une radicalisation croissante d’une partie de la société, en particulier de certains hommes, qui pense remédier ainsi à un sentiment de relégation culturelle. Une évolution qui reflète celle du mouvement conservateur américain depuis une dizaine d’années et sa réponse volontiers réactionnaire aux sujets de société. En regard, David Frum, célèbre pour son opposition à Donald Trump – il a publié Trumpocracy (2018) et Trumpocalypse (2020) –, se veut le promoteur d’un renouveau conservateur capable de répondre aux changements sociaux sans faire miroiter un retour à un illusoire âge d’or.
En Europe, nous peinons à comprendre pourquoi votre pays autorise le port d’armes alors que ses conséquences sont si délétères. Quelle est votre position sur ce sujet ?
Les Européens doivent comprendre à quel point le débat sur le port d’armes, aux Etats-Unis, est récent. On le représente
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