De l’Inde à Versailles, la toile de Jouy a imprimé sa marque
Àl’origine de la toile de Jouy, il y a d’abord un engouement, en Europe, pour les « indiennes », des toiles de coton imprimées, importées par la Compagnie des Indes à partir du XVIIe siècle. La noblesse s’entiche de cette nouvelle matière (quasi inconnue en Europe à l’époque) et des motifs gais et colorés de ces légères cotonnades. Elles sont utilisées pour la confection de vêtements luxueux, mais aussi pour la décoration et l’ameublement des demeures aristocratiques.
Bientôt, c’est la bourgeoisie qui succombe à cette mode (1670) lorsque son monsieur Jourdain déclare : « Je me suis fait faire cette indienne-ci. Mon tailleur m’a dit que les gens de qualité étaient comme cela le matin. » Mais, devant cette concurrence fâcheuse, drapiers normands et soyeux lyonnais s’unissent. C’est ainsi qu’en 1686, un édit promulgue l’interdiction d’importer, de fabriquer et même de porter des indiennes sous peine de lourdes sanctions. Il faudra attendre 1759 pour que cette prohibition soit levée, grâce notamment à madame de Pompadour, maîtresse de Louis XV, qui raffolait de ces tissus. Un célèbre tableau du portraitiste François-Hubert Drouais, (1763-1764), la représente vêtue d’une magnifique robe d’indienne.
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