Dans un passage visionnaire de L’Histoire comique des, Cyrano de Bergerac fait la découverte d’une étrange boîte : « » Au cœur de cet écrit de 1655 annonçant à la fois l’autofiction et la science-fiction, Cyrano de Bergerac imagine le livre audio. Officiellement, ce dernier ne voit pourtant le jour qu’au milieu du XX siècle, dans la lignée des feuilletons radiophoniques et des enregistrements poétiques. En effet, le livre audio, qui pourra précisément se définir comme un texte dont la lecture à voix haute a été enregistrée, est historiquement lié à une révolution technologique majeure : en 1877, Thomas Edison invente le phonographe, qui donnera la possibilité d’enregistrer de la musique, mais aussi la parole. Le scientifique et inventeur a alors en tête des « livres phonographiques » destinés aux déficients visuels, et cette vocation initiale se retrouvera toujours dans l’ADN du livre audio. En France, l’apparition du théâtre radiophonique, puis de la « dramatique radio » dans les années 1950, favorise la lecture et l’enregistrement de pièces et de textes. D’emblée, la radio et le livre audio vont tout à la fois s’inscrire dans un compagnonnage et une certaine concurrence, rejoints plus tardivement par le podcast.
