Partition chromatique
La narration est on ne peut plus classique lorsque Jacques Hervouet entame la rénovation de cet appartement parisien situé dans le quartier de la Nouvelle Athènes.
« J’avais envie d’apporter une vibration, quelque chose d’évanescent pour brouiller les pistes. » —— Jacques Hervouet
explique le décorateur et galeriste, évoquantAvec ce vert anglais, presque cru, le décorateur mise sur les couleurs complémentaires – les appliques orange et jaunes tout comme la moquette répondent aux murs autour d’une palette chromatique réfléchie. Clin d’œil aux années 1970 et aux décors de François Catroux, une paire de tabourets vintage revêtus de vachette tranchent avec la peinture abstraite accrochée dans l’entrée. Là aussi, l’équilibre prime. , poursuit Jacques Hervouet, qui décentre la pièce en installant le canapé en biais et un miroir déformant entre les deux fenêtres – Alors que les propriétaires voulaient installer une œuvre d’art à cet endroit, le décorateur les convainc d’adopter les lignes graphiques de ce miroir – confie le galeriste et décorateur, les invitant régulièrement dans ses réalisations parisiennes, du salon d’un appartement niché au cœur d’un hôtel particulier du VII arrondissement à un intérieur haussmannien revisité. Dans le salon, Jacques Hervouet questionne le regard, surprend l’œil avec un couple de lapins en bronze sculpté par Hubert Le Gall et une applique en métal repoussé, imposante au premier abord. Il exhale de cette rencontre une poésie inattendue. Dans une salle de bains, celle de madame, le décorateur conseille au couple de tout casser pour repartir à zéro. D’une pièce classique et très anguleuse, il crée un cocon féminin tout en arabesques fait de mobilier sur mesure qui gravite jusqu’au plafond, d’un sol en terrazzo et de portes cintrées. poursuit-il. Au contraire, il convoque, dans la salle à manger, une série de chaises d’Erwine et Estelle Laverne, autour d’une table ronde en verre ancien couleur parme pour laquelle il a dessiné un piètement en laiton massif. Il cultive l’art du décalage jusque dans la chambre à coucher où, près d’une œuvre d’art cernée de métal, un miroir mural se transforme en sculpture. Trop classique à ses yeux, il décide de l’habiller de cercles chromés – confie-t-il. Pari réussi dans cet intérieur de caractère où les pièces se suivent mais ne se ressemblent pas.
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