Jeux interdits Le film qui a chamboulé le monde
Comment les enfants vivent-ils la guerre ? La question taraude René Clément, à l’approche des années 1950. La guerre, pourtant, le jeune réalisateur la connaît bien. Il vient d’y consacrer trois films : La Bataille du rail (1946), hommage au combat des cheminots sous l’Occupation, Le Père tranquille (1946), portrait d’un héros très discret de la Résistance, et Les Maudits (1947), qui suit la cavale désespérée de nazis fuyant un Reich en ruines.
À ce stade, n’importe quel cinéaste envisagerait tout pour son prochain film, sauf la guerre : une comédie pétillante, par exemple, ou une romance signé François Boyer, sur les tribulations de deux gosses livrés à eux-mêmes dans la confusion de l’exode de 1940. Clément, bouleversé par les accents tragi-comiques et la poésie du récit, en est persuadé : il tient là l’occasion de filmer la guerre à hauteur d’enfants.
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