e musée Albert-Kahn est prodigieux pour qui aime les collections d’autochromes qui donnent à voir le monde. Kahn était un banquier philanthrope qui croyait à l’éducation par l’image, d’où la profusion de ses fameuses Pour abriter ces trésors, l’architecte japonais Kengo Kuma a construit un nouveau pavillon principal qui nous extirpe du bruit de la ville par une porte presque dérobée. L’enveloppe du bâtiment est revêtue de lames métalliques. De nuit, elles laissent passer la lumière façon lanterne. Dans le hall, le visiteur découvre à travers les baies les célèbres jardins du musée, de style japonais ou de type forêt vosgienne. L’œil enregistre ces premiers plans, quasi cinématographiques. Le plafond est strié de lames en chêne, en aluminium et même de tiges de bambou. Le regard traverse toujours quelque chose. À l’étage, que l’on aille au restaurant, sur sa terrasse ou dans le pédagogique Salon des familles pour petits et grands, on aperçoit l’ derrière les vitres. Ce balcon-coursive typique de l’architecture japonaise court autour du bâtiment entre le musée et la nature environnante, comme un passage intermédiaire. Les lames de bois du plafond, celles en métal, placées derrière les vitres, font des jeux d’ombres, qui deviennent des jeux sonores quand la pluie tombe. Pour Kuma-san, la chose la plus délicate n’a pas été de dessiner les sièges de l’auditorium, mais Quand Jordi Vinyals, architecte et chef de projet chez Kengo Kuma and Associates, nous révèle avec un léger air de regret que, pour des questions de coût, le bambou provient de Chine, on se dit qu’il n’y a qu’un architecte pour rêver d’un matériau de qualité supérieure qui viendrait du Japon. C’est ce qu’on appelle un projet ambitieux. Au public de découvrir la musique de ses volumes subtils, semés sur quatre hectares.
Le miroir du monde
Apr 01, 2022
1 minute
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