toute crise, la littérature offre, non un antidote, mais une explication et une évasion. Depuis le début la guerre en Ukraine, décidée le 24 février par le président russe Vladimir Poutine, les romans d’Andreï Kourkov revêtent ces deux dimensions. DeuxIl s’agit de son treizième ouvrage traduit chez nous, et c’est évidemment le plus (tragiquement) adapté à la situation présente: il débute dans la « zone grise », ces terres ukrainiennes occupées par les séparatistes prorusses depuis 2014. Vous y embarquez dans la voiture et dans la vie d’un apiculteur qui quitte sa demeure, et emmène ses abeilles butiner en zones démilitarisées. Pendant trois saisons, il leur fait parcourir plusieurs régions d’Ukraine. Ce roman est à l’aune des précédents de Kourkov, qui tous oscillent entre le réalisme politique et l’ironie.
