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Le télescope spatial du siècle paré à sonder

Trente années ponctuées d’avancées et d’échecs. De tests minutieux. D’attentes, de craintes et de doutes. Après avoir vu son budget exploser et sa date de lancement repoussée une quinzaine de fois, le voilà finalement achevé, paré à sonder aussi bien les astres proches de notre Système solaire que l’Univers très profond. Encapsulé dans la fusée Ariane 5, il a été lancé avec succès le 25 décembre dernier depuis la base de Kourou, en Guyane française. Souvent qualifié de “successeur de Hubble”, le James Webb Space Telescope (JWST) est sur le point de faire entrer l’observation spatiale dans une toute nouvelle ère. Car avec son miroir de 6,5 m de diamètre – contre 2,4 m pour celui d’Hubble – ce télescope sera capable de “voir” des objets d’un éclat cent fois plus faible. Et d’apporter, comme l’espère l’aréopage de plus de 1 200 chercheurs qui a travaillé à son développement, des éléments de réponses à certaines des plus grandes questions de l’astrophysique et de la cosmologie moderne.

Ce projet de télescope spatial, rappelle Pierre Guillard enseignant-chercheur à l’Institut d’astrophysique de Paris. Il embarquera à son bord quatre instruments –munis d’imageurs et de spectrographes– chacun conçu pour observer des astres de nature différente. Les agences spatiales tablent également sur un miroir près de trois fois plus grand que celui de Hubble, capable de capter beaucoup plus de lumière et donc de voir des objets bien moins brillants. Qui plus est, l’augmentation de la taille du miroir permet de compenser la diminution du pouvoir de résolution du télescope, qui survient lorsqu’on augmente la longueur d’onde observée. Le James Webb gardera donc la même acuité visuelle que son prédécesseur, tout en observant une portion différente du spectre électromagnétique.

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