Evasion Une petite maison dans la forêt
On le lui avait bien dit : le contact avec les habitants ne serait pas facile.
La Laponie était depuis longtemps rétive à toute entreprise qui portait atteinte à son environnement. Aux siècles passés, on y avait accepté, ou plutôt toléré, l’irruption de la modernité qui avait amélioré la vie quotidienne.
Mais les choses allaient vraiment trop loin à présent.
Les ingénieurs miniers ou forestiers rencontraient un climat de plus en plus hostile.
C’est ce qui préoccupait Bertil à son arrivée dans le petit aéroport d’Arvidsjaur.
Sous les ailes de l’avion, il avait eu le loisir, depuis le départ de Stockholm, de contempler le patchwork de gros bourgs, de champs et de prairies, remplacé peu à peu, à mesure qu’on remontait vers le nord, par les immensités de lacs et de forêts.
Après trois années chez Jacobsson, Bertil Walden avait accepté cette mission de prospection forestière. Le jeune ingénieur avait envie de s’investir dans le Nord qu’il connaissait mal. La firme avait l’intention d’étendre ses possibilités d’exploitation et la Laponie constituait encore une réserve de bois peu entamée.
A sa descente d’avion, Erik Nyström, l’un des agents locaux de Jacobsson, l’attendait pour l’emmener sur le terrain.
Les premières collines franchies, on apercevait les longues rangées de jeunes plantations d’épicéas qui s’étendaient à perte de vue. – Nous avons eu du mal, commenta Erik, à faire admettre aux gens du coin que leurs forêts exploitées intelligemment leur rapporteraient bien plus. On a créé des emplois pour l’abattage et la mise à nu du terrain et maintenant pour l’entretien de la plantation… Tout le monde y trouve son compte !
– On n’a replanté que de l’épicéa ?
– Oui, c’est ce qui pousse le plus vite. Et comme tu le sais, on manque de bois, pour la menuiserie comme pour la pâte à papier.
En le déposant à son hôtel, sur la Storgatan qui traversait
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