rtifort se positionne plus que jamais en héritière d’une histoire de design forte, mais sans autosatisfaction. La marque ne produit pas uniquement pour l’air parfois raréfié des lieux trop stylés mais aussi pour les projets Qui dit design contemporain dit collaboration avec ses principaux acteurs de l’année. Par exemple, avec Luca Nichetto qui, depuis la Suède, nous montre comment un designer italien peut trouver le chemin, entre passé et présent, quand il s’agit de réaliser un fauteuil. Son bénéficie de tout le savoir-faire des ateliers d’une maison réputée. Mais sa ligne audacieuse est un paramètre qu’il a fallu prendre en compte dans sa conception. Comme ce vide entre le châssis et la coque d’assise, appelé « raccord aveugle » par l’éditeur. a quelque chose du design d’hier qui n’en fait pas pour autant une resucée. Artifort présente aussi l’une de ses icônes, la banquette créée dans les années 60 par un pilier de la maison, le designer indonésien Kho Liang Ie (1927-1975). Cette banquette est l’exact opposé des grands sofas mous et bas, très à la mode actuellement. Certaines variations de ce système d’assise sont toujours pertinentes, à commencer par celle du canapé droit avec plateau. La ligne de boutons de tapissage sur le devant du dossier lui confère de plus un côté travail de tailleur. Parmi les designers mis en avant, Khodi Feiz (1963-), né en Iran, diplômé aux États-Unis et basé aux Pays-Bas, à la fois directeur artistique chez Artifort depuis 2014 et auteur de modèles. Sa famille de chaises et de tabourets « Aloa » est une ode au mobilier léger, avec des dossiers comme accrochés à des tiges. Sa table est du même acabit. Six formats de plateaux sont possibles, à poser sur des tubes légers qui composent les pieds. On ne peut pas faire plus intemporel. Née en 1890, icône des Artifort met tout en œuvre pour s’adapter à une actualité qui ne souffre ni la nostalgie ni le décalage avec des modes de vie et des marchés contemporains… en pleine mutation.
