« J’ai toujours pensé que le design commençait là où finissent les processus rationnels et où commencent ceux de la magie. »
Ettore Sottsass (1917-2007), qui fait l’objet d’une exposition au Centre Pompidou jusqu’au 3 janvier 2022.
ien ne prédestinait le jeune Ettore Jr à devenir un tel gourou du design. Né en Autriche, à Innsbruck, en 1917, de père italien et de mère autrichienne, il passe son enfance dans les paysages austères des analyse Marie-Ange Brayer, commissaire de l’exposition « Ettore Sottsass, l’objet magique ». Ce premier périple en Inde (il y retournera plus de vingt-cinq fois, notamment avec Barbara Radice, sa muse, complice et seconde épouse) a donc été un (changement de vie), comme disent les Anglo-Saxons. À plus d’un titre d’ailleurs, puisqu’il y contracte une maladie rénale alors incurable en Italie. Grâce à Roberto Olivetti, il bénéficiera d’un traitement expérimental à Palo Alto (Californie), qui le sauvera. De ces longs mois alités naîtra un journal, fait de collages et de dessins. Avoir côtoyé de près aussi bien la mort que les écrivains de la contre-culture, tels qu’Allen Ginsberg, n’a pu que renforcer son intérêt pour la « pensée magique ». D’où ses séries de céramiques aux noms qui sonnent comme des mantras: « Céramiques des ténèbres », « Offrandes à Shiva », « Menhir, Ziggurat, Stupas, Hydrants& Gas Pumps »…