GÉOGRAPHIES UTOPIQUES
perfore le papier répétant l’exercice de taille avec précision. Son scalpel glisse sur la feuille, découpe la fibre et dessine la forme, en évidant, puis en écornant la surface par petites touches comme autant de traits » souligne-t-elle, qui facilite l’exercice. Ou que l’on soit, une feuille, un journal, les vestiges d’un emballage cadeau déclenchent le désir de taille chez la créatrice et trace son inspiration. L’époque du tout numérique a fait naître chez elle l’envie de matière et de contact. Quitter l’écran pour retrouver le papier, dans une gestuelle engagée et un rapport à l’espace, fait partie de son processus. L’observation de la nature lui dicte le mystère de formes mouvantes, vibrantes. Les cartes maritimes de ses années de balades en bateaux l’inspirent. Transposer la représentation abstraite d’une carte jusqu’à la réalité d’un paysage, la fascine. Ainsi, elle invente des géographies utopiques à partir de feuilles de papier qu’elle semble tisser. « » émergent de ses multiples coups de griffe. Une dernière impulsion: sa découverte de Georgia Russell. Les oeuvres de papier de l’artiste écossaise, installée en France, libèrent son imagination et lui confirment combien cette fibre peut être un support innovant. Sans nostalgie, Agnès Frégé ouvre le champ créatif et invente des passerelles. Du papier au métal, elle réalise aujourd’hui pour la société Eiffage, dans le cadre du programme du ministère de la Culture « 1 immeuble, 1 oeuvre », un panneau découpé, dentelé et oxydé qui viendra habiller la façade d’un bâtiment à Mantes-la-Jolie.
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