SPLENDEURS ET MISÈRES D’UN TÉNOR
’étoile de Giuseppe Di Stefano, né il y a tout juste un siècle, a vite pâli, victime de rôles trop lourds pour le »: quel contraste, déjà, entre de 1955, où charme la fraîcheur d’un timbre irrésistible, et de 1958 et, plus encore, de 1957, où l’artiste force ses moyens, contraint à des tensions durcissant le passage et l’aigu, très ouvert. Le Cavaradossi de 1962, neuf ans après la légendaire de Victor De Sabata, illustre aussi son déclin. Demeure un chant épidermique dont les demi-teintes enjôleuses feront passer sur les carences techniques et les débraillements stylistiques, caricaturaux dans les « » de 1964, très en deçà des airs populaires de 1958. Ce coffret, à réserver aux aficionados, vaut parfois surtout pour les partenaires: Leontyne Price au zénith dans la première de Karajan, Renata Tebaldi et Cesare Siepi pour des extraits de , la piquante Adina de Hilde Güden dans l’ donizettien, le Scarpia patricien de Giuseppe Taddei, les somptueux Carlo et Barnaba de Leonard Warren – et la direction de l’excellent Fernando Previtali – faisant oublier, dans comme dans une Zinka Milanov en fin de course… Dans un portrait (en anglais) nourri d’entretiens, l’artiste Di Stefano explique que tout bel cantiste qu’il fût, il mettait l’expression au-dessus de tout; il en paya le prix.
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