A l’IHU de Didier Raoult, l’éthique et la légalité en question
1. Une étude illégale
a controverse publique sur l’hydroxychloroquine pour guérir du Covid-19 semble loin. Néanmoins, les études scientifiques publiées par l’IHU Méditerranée, dirigé par le Pr Didier Raoult, n’ont pas fini de poser question. Nombreuses sont celles qui présentent des oublis, des modifications de dernière minute, quand elles ne prennent pas des libertés avec les lois éthiques. C’est notamment le cas d’une étude menée dans le cadre d’une thèse dirigée par le Pr Jean-Christophe Lagier. Entre 2017 et 2018, une étudiante mène un essai clinique dans un cabinet de médecine à Carry-le-Rouet, près de Marseille, où elle effectue des prélèvements nasopharyngés sur des personnes atteintes d’une maladie respiratoire, comme la grippe, ainsi que sur leurs cas contacts. Elle fait ensuite analyser les résultats à l’IHU. L’étudiante inclut 162 patients recrutés dans le cabinet. 41 sont mineurs, dont 15 ont moins de 3 ans. Puis elle compare les résultats obtenus avec un essai similaire mené dans deux hôpitaux universitaires de Marseille (AP-HM). « Le protocole décrit dans cette thèse indique qu’il s’agit d’une recherche impliquant la personne humaine (RIPH) », analyse Philippe Amiel, juriste, membre du Comité d’éthique de la recherche de l’Inserm et président du collège de déontologie de cette institution. Ces travaux expérimentaux sur l’être humain, particulièrement réglementés en France, sont classés en trois catégories. Toutes doivent être
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits