Mitterrand réussit son coup
crire sur la pointe des pieds est audacieux. Au début du livre, l’auteur, un certain François Mitterrand, fait mine de ne pas s’y attarder, d’utiliser le mot presque l’air de rien: « Sous ma plume s’est glissé le vocable de dictateur. De Gaulle serait-il un dictateur? » Tu parles, Charles… Quelques pages plus loin, il revient à la charge: « Qu’est-ce que la Ve République sinon la possession guide? » La forme interrogative est gentille, qui permet de suggérer sans affirmer. « Je veux bien par complaisance appeler ce dictateur d’un nom plus aimable: consul, podestat, roi sans couronne. » Un dernier remords? Ce n’est pas le genre de Mitterrand, qui finit par délaisser toute précaution d’usage en appelant donc l’homme de la France libre devenu président de la République « dictateur ».
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