TIM FLACH Anthropomorphismes
Quand Tim Flach nous ouvre la grande porte sombre de son studio du quartier de Shoreditch à Londres, on s’attend à voir s’en échapper quelques chauves-souris ou autres bêtes à poil et à plume. Mais rien ce jour-là, si ce n’est des dizaines de tirages soigneusement alignés. Le matériel est rangé et Tim et son assistant sont occupés à mettre la touche finale au nouveau livre de l’artiste consacré aux oiseaux, prévu pour la rentrée. Ils s’affairent aussi à superviser la grande exposition qui s’installe pour deux ans dans les allées du zoo et XIX siècle, nous dit-il. Cela afin de montrer la variété de forme et de structure des animaux, tout en les présentant sous un jour le plus humain possible. Les recherches que j’ai menées avec des scientifiques ont montré que mes images les plus anthropomorphiques se révèlent les plus efficaces. De nombreuse études prouvent que si vous créez de l’empathie chez les gens, vous obtenez une connexion avec l’animal et donc une adhésion aux enjeux de conservation. Alors que si vous vous contentez de délivrer de l’information brute, cela ne fonctionne pas, car personne ne se sent concerné. Il faut créer cette proximité que la photographie naturaliste n’apporte plus quand elle montre un monde totalement sauvage. Je collabore ensuite pour les textes de mes livres et des mes expositions avec des spécialistes de renommée mondiale afin d’offrir toute l’information didactique nécessaire. Mais il faut d’abord interpeller par l’image. C’est ce qu’on appelle l’anthropomorphisme critique. Même si l’anthropomorphisme a été bien souvent utilisé à des fins commerciales et infantilisantes, il reste aujourd’hui un outil très puissant pour provoquer des changements sociétaux.”
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