Les millionnaires du poche
ENRI FILIPACCHI, secrétaire général de la librairie Hachette, lança le 9 février 1953 une nouvelle collection appelée Le Livre de poche, avec, en première publication, de Pierre Benoit, romancier à succès de l’entre-deux-guerres. Une naissance qui ne se fit pas sans heurts, les intellectuels s’affrontant autour de ce petit format populaire, au prix modique, qui allait bouleverser le monde de l’édition. Plus de polémique aujourd’hui, mais la confirmation de cette prédiction de Bernard Pingaud : « La lecture, grâce à d’Albert Camus. Le Prix Nobel 1957, présent avec quatre titres, dont , et , fait figure de grand gagnant de notre palmarès en or. Un trésor de guerre pour la maison mère, Gallimard. « Avec plus de 20 millions au total en Folio, Camus est le n° 1 de la collection », confie Anne Assous, la directrice. Il est vrai que la prescription (scolaire et universitaire) de l’écrivain s’est faite très tôt, dès les années 1970. Et qui dit prescription dit manne inépuisable… C’est ainsi que l’on retrouve, parmi les « millionnaires » de Folio, Jean-Paul Sartre, Saint-Exupéry, Steinbeck ou encore Orwell. « Tous nos “classiques”, Prévert, Ionesco, Kessel, Gide, Hemingway, Malraux… ont été à un moment ou à un autre prescrits, confirme Anne Assous. On peut s’étonner de ne pas y trouver Simone de Beauvoir, mais son est publié en deux tomes, chacun étant vendu à 800 000 exemplaires.
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