Halston
udrey Tautou en Coco Chanel, Gaspard Ulliel en Yves Saint-Laurent, voire Thierry Mugler, Jean Paul Gaultier et Christian Lacroix apparaissant en personne dans le “Prêt-APorter” de Robert Altman… Mode et cinéma ont été assez souvent en symbiose. D’autant que certains stylistes renommés ont pas mal flirté avec le monde disait-elle avec aplomb. Et Roy Halston Frowick dans tout ça? Halston (1932-1990), moins connu que ses collègues précités, fut pourtant une icône dans l’Amérique fashion des années 1970-1980. Après avoir créé un chapeau en forme de pilule rose pour Jackie Kennedy, il fonde sa marque de vêtements de luxe destinée aussi bien aux bourgeois mondains qu’aux plus petites bourses. Epopée retracée dans une mini-série (cinq épisodes de quarante-cinq minutes en moyenne) gérée par l’excellent producteurréalisateur-show-runner Ryan Murphy, qui a toujours mis le paquet sur les costumes vintage dans ses séries Netflix comme “Hollywood” ou “Ratched”. “Halston” suit, tout en élégance folle, le parcours passionné et houleux du couturier aussi dandy qu’exubérant. De son indéfectible amitié avec Liza Minnelli, qui fut sa muse et une soeur de substitution, jusqu’à sa fréquentation assidue du Studio 54 qui le fit chuter dans l’enfer de la cocaïne. En passant par ses soirées avec son amant gay qu’il ne considérait que comme un instrument de plaisir, et ses grands moments de création artistique. Notamment cette séquence où, pour contrer l’arrivée de son grand rival sur le marché de la mode — à savoir Calvin Klein —, il invente en catimini une robe faite d’une seule étoffe qui fait sensation lors d’un défilé mythique à Versailles. Un biopic certes classique (avec starisation puis déchéance d’usage), visuellement soigné et porté par un acteur génial, Ewan McGregor. L’ex-punk de “Trainspotting” est ici admirable en couturier mégalomane, toujours touchant, y compris dans ses pires crises d’arrogance aiguë. Et une fois encore, le trait d’union avec le cinéma se fait par l’intermédiaire d’un môme de vingt ans qui aide Halston pour sa première collection et qui n’est autre que la représentation de Joel Schumacher, futur réalisateur bankable d’Hollywood. Dont l’excellent “Chute Libre” avec Michael Douglas et le gênant “Batman Forever” avec George Clooney en homme-chauve-souris. Schumacher qui, lors d’une interview, disait d’Halston: Du moins en public. Comme le montre brillamment la série ().
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