LES DÉMOCRATES AU RENDEZ-VOUS?
Groenland, juillet 2007. Entourée de sénateurs républicains, Barbara Boxer regarde des pans entiers de glaciers s’effondrer dans l’océan. Sénatrice elle aussi, elle espère que cette expérience convaincra ses collègues de la nécessité de transformer les États-Unis – l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre mondiaux – en leader de la lutte contre le changement climatique.
Elle a tort.
Le 22 juillet 2010, Harry Reid, chef de la majorité au Sénat, annonce lors d’une réunion l’abandon de la loi sur le climat, d’un commun accord avec la Maison-Blanche. Malgré des débuts prometteurs, le mouvement autour de la proposition de loi s’effritait depuis des mois, à tel point que même ses défenseurs n’osaient plus demander un vote, conscients de ne pas disposer des 60 voix nécessaires pour le faire passer.
Une décennie plus tard, nombreux sont ceux qui restent hantés par cet échec. “Si la proposition de loi avait été adoptée, nous discuterions aujourd’hui des dernières étapes de notre périple pour atteindre la neutralité carbone avant 2030, regrette le sénateur Ed Markey, coauteur d’un texte de loi sur le climat en 2009, lorsqu’il siégeait à la Chambre. Nous aurions créé des millions d’emplois. La révolution du solaire, de l’éolien et des véhicules électriques battrait déjà son plein.” Au lieu de ça, la fiction dystopique a rattrapé la réalité, comme en ont témoigné les images de familles californiennes fuyant leur paradis en flammes sous un ciel noir, les inondations comme il y en a “une tous les mille ans” devenant pratiquement la norme dans le Midwest, les super-tempêtes venant frapper la côte à une fréquence alarmante…
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