Remotoriser en 5 étapes
de canicule où Victor visite dans l’intention de l’acheter, accompagné de son propriétaire Jean-Marc, les deux hommes ont beau se prosterner, offrir leur sueur en libation et prier le moteur de démarrer, celui-ci reste sourd à leurs incantations. Le courant a pourtant l’air de passer, alors l’acheteur comme le vendeur ne jettent pas l’éponge. Ils tentent même de se faire pistonner en versant en offrande du gasoil et de l’huile par les injecteurs, histoire de décoincer un peu la capricieuse divinité métallique. Mais l’onction ne lui fait ni chaud ni froid et celle-ci reste campée sur ses positions, solidement assise en fond de cale. Las de tant de sacrifices, Jean-Marc décide d’employer la force : il se munit d’une clé ad hoc rallongée d’un tube en métal et, enfourchant l’outil, essaie de faire tourner le vilebrequin. C’est ainsi que Jean-Marc, qui n’est pas mal bâti, parvient, avec la complicité d’un levier qui a le bras long, à faire céder l’engin qui sonne le glas de la défaite d’un retentissant et sinistre « clac ». Victoire, le vilebrequin tourne… mais le moteur toujours pas. Victor ne souhaite cependant pas s’attarder sur ce problème auquel il va forcément trouver une solution. Le moteur est rutilant, Jean-Marc confiant. De son côté, il n’a qu’une idée en tête : acquérir et le convoyer par la terre depuis Triel-sur-Seine jusqu’à Port-la-Forêt. Une fois le bateau arrivé à bon port, il imagine mettre à l’eau trois jours après, le temps de mâter, de faire l’antifouling et de démarrer le moteur. Mais le
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