GT R Black Series
> 730 ch > 325 km/h > 0 à 100 km/h : 3”2
REINE DU RING
Nous n’irons pas jusqu’à penser que les responsables de chez AMG sont des fidèles lecteurs de . S’ils l’avaient été, ils auraient certainement préparé une version plus sauvage de la GT R Pro, dont on n’était pas vraiment mordu. Ah bon ? ! La Pro était une déclinaison radicalisée de la R, plus légère, optimisée aérodynamiquement, peaufinée au chapitre des liaisons au sol... mais pas plus puissance et nettement plus chère. En résumé, un investissement discutable. Eh bien, la R Black Series est encore (beaucoup) plus chère. Cédée contre la somme de 359 000 €, elle demande une rallonge de 135 550 € par rapport à la Pro et coûte tout simplement le double d’une R... Mais elle en donne encore (beaucoup) plus ! À commencer par un record. Et pas celui du moteur le plus puissant jamais produit par la marque (ce qui est le cas aussi, nous y reviendrons), mais un bien plus prestigieux : celui de la sportive de série la plus rapide que la mythique boucle nord du Nürburgring... 6’43”616 après s’être élancée, la Black Series bouclait les 20,6 km de l’enfer vert en détrônant la détentrice de la couronne depuis 2019, la fabuleuse Lamborghini Aventador SVJ (6’48”047). Une V12 4 roues motrices battue par une V8 propulsion, les moyens d’arriver à un résultat équivalent pouvaient difficilement être plus différents. Qu’a-t-elle donc de si spécial, cette Black Series, pour avoir réussi cet exploit ? Nous le disions un peu plus tôt : le moteur le plus puissant jamais sorti des ateliers d’Affalterbach. Le V8 biturbo 4 litres délivre 730 ch, ce qui fait plus de 180 ch/litre, même pour un bloc suralimenté, cela force le respect. Suralimenté est même un peu faible, il serait plus juste de dire gavé. Les 2 turbos sont tellement gros qu’ils engloutissent 1 100 kg d’air par heure, au lieu de 900 kg/h pour la GT R. Vilebrequin plat, arbres à cames, collecteurs d’échappement, tout y est passé pour résister aux nouvelles contraintes mécaniques. Pour éviter que cet avion ne décolle sur une bosse du Mans (souvenirs, souvenirs...), l’aérodynamisme a été revu. À tel point qu’elle en est presque dénaturée esthétiquement, comme un culturiste qui serait tombé dans les anabolisants quand il était tout petit... On n’avait pas vu aileron arrière aussi disproportionné depuis l’Evo II. Il est ici réglable électroniquement, sur 20 positions, selon les besoins. La Black Series a également suivi un régime drastique à base de carbone (toit, hayon, éléments de suspension), de verre affiné (vitres, lunette), d’aluminium (jantes forgées, éléments de suspension) et de céramique (freins). L’antipatinage progressif (à 9 niveaux) est aussi de la partie, tout comme les barres antiroulis avant et arrière réglables et les Michelin Pilot Sport Cup 2 R. Nous n’avons qu’une chose à dire à cette GT R Black Series : rendez-vous sur le Bugatti pour un Supertest !
