À quoi rêvent les bêtes ?
Le chat se lèche, pourchasse une proie imaginaire, se bat… Et pourtant, il dort. Dans son laboratoire lyonnais, au début des années 1960, le neurobiologiste Michel Jouvet a trouvé le moyen de lui faire incarner ses rêves. Pour voir le chat bouger en pleine fantaisie onirique, inconscient du monde extérieur mais possédé par son imaginaire, ce pionnier des études sur le sommeil l’a simplement privé d’une zone cérébrale précise, le pont, situé à la jonction entre l’encéphale et la moelle épinière. Puis il en a déduit que c’est elle qui verrouille habituellement les mouvements quand l’activité onirique s’empare du cerveau. Découvrant au passage ce qui animait les rêves de l’animal.
Quelques années plus tard, la même équipe frappe encore plus fort. Elle affirme avoir observé cette phase de sommeil paradoxal chez des poules, des poulets et des pigeons! Battant en brèche l’idée alors dominante que seuls quelques mammifères ont accès au monde des rêves. Idée elle-même subversive, qui prête aux animaux une vie imaginaire, celle-là même qui inspire les poètes… Fallait-il croire désormais que le rêve, signe d’une cognition supérieure, perçu comme un accès à une vie spirituelle ou à un inconscient foisonnant, pouvait habiter
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits