Meurtre en maison de retraite
Je suis André Angrezy. Mais si vous avez moins de 70 ans, je suppose que mon nom ne vous rappelle rien.
J’ai pourtant été un homme politique important : maire d’une grande ville balnéaire pendant quatorze ans, élu député à trois reprises et nommé deux fois secrétaire d’Etat.
Je caressais l’espoir d’être promu ministre de l’Intérieur, ce qui m’aurait vraiment fait connaître de tous les Français.
Je me disais que si je parvenais à réduire le chômage et à améliorer la sécurité, je pourrais envisager de me présenter un jour aux élections présidentielles…
Malheureusement, un mois avant le remaniement ministériel qui aurait pu me propulser vers un destin national, j’ai fait la connaissance de Claudia.
Claudia… Le plus brûlant et le plus douloureux de mes souvenirs. Claudia, vous la connaissez si vous aimez le cinéma italien. C’était une actrice italienne magnifique, qui attirait sur elle la lumière partout où elle passait. La plupart des hommes la désiraient, et je suis immédiatement tombé amoureux d’elle.
Bien sûr, je savais que, en m’affichant avec une femme d’une beauté aussi spectaculaire, je gagnerais un prestige supplémentaire. En France, les électeurs aiment s’identifier à leurs hommes politiques et, même s’ils font semblant d’être indignés par ceux dont la vie privée est ponctuée de scandales, ils les envient et les admirent. Et surtout, ils les réélisent.
Je puis jurer que ce n’est pas par calcul que j’ai abordé cette vedette sicilienne. J’étais sincèrement subjugué par son charme solaire. Je m’en souviens encore : je frémissais comme un étudiant le jour où, juste après avoir fait sa connaissance, je l’ai invitée à dîner. Elle a accepté, et c’est seulement lorsqu’elle est repartie de chez moi, le lendemain matin, qu’elle m’a avoué vivre en couple avec Georges Garrigue. Georges Garrigue ? Il était à l’époque le président de l’Assemblée nationale.
Je le croyais, du moins. J’étais aussi heureux
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