L'Ami des Jardins

Permaculture, lasagnes, buttes, bokashi…

Avec l’expérience, toutes ces pratiques et approches du jardinage, très en vogue, sont loin d’être aussi intéressantes, efficaces, faciles et productives qu’il n’y paraît. Par effet de mode, le mot permaculture remplace souvent, dans le langage courant, les mots biologique et écologique. Ces derniers ont l’avantage d’être précis, car ils se fondent sur des pratiques bien cadrées, solides et efficaces sur le plan agronomique et économique. Le mot permaculture, très vague, idéologique plus que pragmatique, englobe des pratiques souvent contradictoires, peu réalistes, peu efficaces et peu productives en termes de résultats, par rapport aux moyens humains, matériels et au temps dépensés. La lasagne, par exemple, vise à constituer un substrat de culture , il faudrait ainsi rassembler 9 m de matériaux organiques. Pas facile à collecter en ville, où se situe la majorité des jardins. Il est impossible d’en faire une méthode générale, car toutes les ressources organiques disponibles n’y suffiraient pas. Sans compter que peu de légumes et de fruits acceptent de pousser convenablement dans un support de matière organique. C’est bien pour les cucurbitacées et les solanacées par exemple, mais pas les pois, les haricots ou les navets d’hiver. Rappelons qu’une bonne terre maraîchère est composée de 95 % de matière minérale (argile, limon, sable) et seulement 5 % de matière organique. Pas l’inverse. La butte, symbole de la permaculture, est encore plus contraignante, contre nature et contre-productive, sauf exception. Monter une butte relève de l’exploit physique : creuser un trou, y déposer des branches, bûches, troncs (du jamais vu dans la nature), les recouvrir de terre, ajouter des débris végétaux, du compost. Pour quel résultat ? Une terre très desséchante en été, une faible productivité, un milieu de vie douillet pour de nombreux rongeurs et mollusques qui laissent peu de chance aux légumes d’atteindre un volume suffisant pour nourrir les jardiniers. Une butte, entièrement en terre, sans bois enterré, surélevée de 15 à 40 cm peut être utile si votre sol est très humide ou très peu épais, presque sans terre. Mais il faudra veiller à installer un système d’irrigation, car elle sera toujours très desséchante.

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