Marie Claire - France

“Pour l’amour de la rose”

le 14 février, date cruciale pour les horticulteur·rices et les fleuristes du monde entier, est véritablement une journée rouge passion, aux deux sens du terme: douloureuse et enthousiasmante. Enthousiasmante, car même si l’on peut voir la Saint-Valentin d’un mauvais œil, siècle. Mais douloureuse, car en prenant la rose rouge comme symbole, elle est devenue emblématique du chaos éthique et écologique qu’est l’industrie mondialisée de la fleur coupée. Pendant cette période clé pour toute la filière, plus de deux cents millions de tiges de roses sont récoltées à une cadence folle, majoritairement en Équateur, en Colombie, au Kenya, en Éthiopie, par des ouvriers et ouvrières horticoles précaires – emplois instables, longues heures de travail, faible rémunération, exposition à des produits phytosanitaires dangereux… – sur des terres exploitées intensivement, et irriguées à flots aux dépens du reste de l’écosystème local. Depuis une trentaine d’années, l’onéreuse rosiculture européenne, sous serre chauffée et éclairée, a été supplantée par ces plantations intensives de rosiers de l’hémisphère sud. Les dégâts de la délocalisation sont bien sûr collatéraux : le patrimoine horticulturel des anciens pays producteurs disparaît et, à titre d’exemple, il ne reste plus que quatre rosiéristes en Île-de-France, alors qu’on en comptait deux cents au début du xx siècle. Mais qu’est-ce à dire quand on sait qu’au Kenya seulement, les roses font vivre quatre-vingt-dix mille travailleurs et travailleuses, et ont des retombées économiques indirectes sur deux millions de personnes ? Ou lorsqu’on comprend qu’une rose kényane, même acheminée par avion en Europe, produit moins de CO2 qu’une rose cultivée sous serre en saison froide aux Pays-Bas ou en France ? Passionnant, douloureux imbroglio de l’économie mondialisée. Alors que ce qu’on voulait, c’était une fête de l’amour. C’est pour retrouver cette idée simple que dans ma ferme floricole parisienne, j’ai décidé de célébrer la Sainte-Valentine, le 25 juillet. Une fête de l’amour estival, de la fleur née en plein air, en pleine terre et en douceur sous notre climat tempéré. Et une célébration de toutes ces horticultrices anonymes qui, depuis des siècles, dans l’ombre des patronymes, font la fleur française, et de toutes celles qui prennent la relève aujourd’hui. » (*)

Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.

Plus de Marie Claire - France

Marie Claire - France1 min de lecture
Whishlist Fête des Mères
Avec Lia Riguet, conseillère en image ou une carte cadeau pour investir dans une belle pièce pour le printemps. Le Dressing de LC : 11 rue Boulbonne, Toulouse Pour une croisière citadine ou plus exotique (2200€) Boutique Les Cigales : 42 rue Boulbonn
Marie Claire - France2 min de lecture
Le Chiffre D’or De Boucheron
Depuis vingt ans, le Quatre porte chance à Boucheron. Au départ, c’est une bague qui réunit quatre éléments dénichés dans les archives de la maison : le double godron, apparu dans les années 1860, le clou de Paris, dont les facettes font référence au
Marie Claire - France2 min de lecture
Coups De Coeur de La Rédaction
«Une véritable révélation pour ma peau, cette huile démaquillante enrichie d’un complexe d’huiles botaniques nourrissantes! J’apprécie comme elle se transforme en une émulsion légère au contact de l’eau. La peau respire la fraîcheur après chaque util

Associés