POUR AЙRER « SISSI-CITY », UN CORRIDOR VЙGЙTAL DE 10 KILOMИTRES, DEUX FOIS PLUS VASTE QUE CENTRAL PARK
Couverts de poussière, le regard éteint, des ouvriers s’entassent dans des bus touristiques aux noms enchanteurs, « Tourisme Sphinx Travel » ou « Merveilles Travel», réquisitionnés faute d’activité. Ils laissent derrière eux un chantier titanesque, une ville à demi accouchée, parsemée de grues et d’engins de construction. Bienvenue à Al Masa, « le diamant » en égyptien. C’est ainsi que le président Abdel Fattah al-Sissi a baptisé ce qu’il espère être le joyau de son règne: une oasis de béton surgie en plein désert sur 700 kilomètres carrés (soit sept fois Paris intra-muros), censée devenir la nouvelle capitale administrative du pays. Un rêve à l’égyptienne, comme en eurent les plus grands pharaons. Celui d’une cité hors norme, vaisseau amiral d’un empire déchu auquel son maître actuel veut redonner puissance et gloire. Dans les années 1960 et 1970, Sadate et Nasser s’étaient eux aussi laissé enivrer par le fantasme d’une ville
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