“Mirage” contre “Mirage”
De 1962 à 1964, la force aérienne israélienne reçut 72 Dassault “Mirage” III. À partir de 1967, sa flotte ne comptait que des avions de combat de fabrication française, et le “Mirage” à aile delta devint le symbole de la victoire durant la guerre des Six Jours qui eut lieu en juin de cette même année. Durant ce conflit, la force aérienne israélienne fut confrontée à un ennemi deux à trois fois supérieur en nombre, dont le fer de lance était le MiG-21 soviétique, équivalent au Mirage” ; néanmoins, elle remporta la supériorité aérienne, ce qui contribua à la légende du “Mirage”, installant l’image que posséder une flotte de ces avions était gage de victoire.
Pris par la force, repris par la force
Avant la guerre de juin 1967, Israël avait commandé 48 avions d’attaque américains A-4 “Skyhawk” et 50 “Mirage” 5. Ces avions étaient prévus pour renforcer et étendre la capacité d’attaque de la force aérienne israélienne à partir d’octobre 1967. Il est raisonnable de penser que le président égyptien Gamal Abdel Nasser engagea la crise qui aboutit à la guerre de juin 1967 afide contrer à l’avance l’expansion de la force d’attaque israélienne. À l’issue du conflit, le gouvernement israélien proposa n plan de paix prévoyant la restitution à l’Égypte de la péninsule du Sinaï en échange d’un traité de paix. La réponse arabe prit la forme de la politique des “trois non” : non à la reconnaissance d’Israël, non aux négociations avec Israël, non à la aix. À cette réponse, le président égyptien ajouta le slogan: “Ce qui a été pris par la force sera repris par la force”, avec un lan en quatre phases :
– phase 1 : faire preuve de fermeté, période que l’Égypte mettrait à profit pour reconstituer ses forces armées qui avaient été dévastées pendant la guerre de juin 1967;
– phase 2 : dissuasion durant laquelle l’Égypte ne déclencherait que des combats à petite échelle pour harceler Israël ;
– phase 3 : élimination des résultats de “l’agression israélienne” durant laquelle l’Égypte reprendrait le contrôle des territoires perdus durant la guerre de juin 1967, à savoir la péninsule du Sinaï ;
– phase 4 : victoire finale.
Dès le 14 septembre 1968, Nasser annonça le passage de la phase 1 à la phase 2 et la tension entre l’Égypte et Israël s’intensifia à un tel niveau qu’il fut question de guerre d’Attrition (ou d’usure). Nasser prononça un discours le 23 juin 1969 durant lequel il affirma : “Je ne peux envahir le Sinaï, mais je peux contraindre Israël à l’attrition pour briser son moral”.
Les États-Unis soutinrent Israël. Quinze ans auparavant, le pays de l’oncle Sam avait offert à l’Égypte un soutien économique et militaire massif conditionné à la paix avec Israël. L’Égypte avait rejeté l’offre américaine et s’était tournée vers l’Union soviétique pour une aide économique et du matériel militaire. En 1956, les États-Unis avaient pressé Israël de restituer le Sinaï à l’Égypte, non pour obtenir la paix
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