Le patron déchu livre sa vérité
L’ancien dirigeant sort un livre, (Grasset), coécrit avec Philippe Riès, dans lequel il donne sa version des faits, de son arrivée à la tête rattrapé, selon lui, par un nationalisme suranné, et au Japon doté d’un système judiciaire présenté comme délétère. Sa chute, il l’explique en partie par l’interventionnisme de l’Etat français et par la crainte des Japonais de voir Nissan sortir de leur giron. Or, Carlos Ghosn le martèle au long des quelque 470 pages, il a toujours nippone de Nissan. C’est d’ailleurs le leitmotiv du livre: démonter toutes les accusations. Cupide? Il aurait gagné bien plus en acceptant la présidence de General Motors. Ses salaires? Légitimes. La non-déclaration d’une partie de ses revenus? Attaque infondée. Ses appartements aux quatre coins du monde payés en partie par Nissan? Tous justifiés. Versailles? Monté en épingle par la presse. Patron tyrannique? Mensonger. Et de rappeler à maintes reprises sa gestion, qui a hissé l’Alliance au premier rang mondial en 2018. Bref, pas la moindre trace de mea culpa, si ce n’est de ne pas avoir senti le vent tourner. Au final, un récit qui permet de resituer le contexte, mais pas de révélations fracassantes, ni de détails sur son évasion rocambolesque. En revanche, l’ex-patron prévient: on n’a pas fini d’entendre parler de “l’affaire Ghosn”.
