10 mois au Sahara en camping-car vintage
Le jour où nous sommes partis… il faisait nuit et il faisait froid. L’automne et la tempête Fabien avaient tout fait pour nous retenir en Europe. Le 21 décembre, à minuit, après deux jours d’attente au port, nous quittions enfin Algésiras pour Ceuta, l’enclave espagnole sur le continent africain. Lorsque le ferry de la compagnie FRS accosta deux heures plus tard, nous roulâmes, un peu, à l’aveugle, pour trouver un lopin de terre où se reposer. Ce bout de côte, face à une Méditerranée, devait l’affaire pour la nuit. Le lendemain matin, face aux barbelés qui nous séparaient encore du Maroc, ma compagne et moi traçâmes l’itinéraire qui devait, si tout se déroulait comme prévu, nous conduire jusqu’au Sénégal. Nous découvrions, sur la carte Michelin, le tracé de la Nationale 1 qui taquine les rives atlantiques du Maroc du nord au sud, les massifs dunaires du Sahara, les courbes du fleuve Sénégal… Au bas mot, 3 500 kilomètres qu’il fallait, dans l’état souffreteux de notre capucine Ford MKII, parcourir à une vitesse de 60 km/h. À l’heure de se frotter aux routes africaines, nous, novices des routes, ne savions pas que notre moteur tournait sur trois cylindres; nous ne savions rien des déboires et des merveilles qui nous attendaient. Nous ne savions qu’une seule chose: nous voulions rouler.
Le jour où… le joint de culasse a lâché
Cette journée avait pourtant bien commencé. Nous nous étions réveillés sous le soleil, à quelques kilomètres au sud de Rabat, sur la plage de Shkirat. Nous avions profité de notre premier camping sauvage dans le but
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