Il y a 130 ans… Clément Ader prenait l’air
Ô temps, suspends ton vol… En ce 9 octobre 1890, Clément Ader espère réaliser son rêve d’enfant: faire voler un engin plus lourd que l’air. Aux commandes il s’élance à Armainvilliers, en Seine-et-Marne. La forme du prototype, calquée sur le squelette de la roussette, une chauve-souris, n’est pas sans rappeler les croquis d’un certain Léonard de Vinci. Les deux ailes, d’une envergure de 14 mètres, sont articulées par une armature en bois recouverte d’une soie élastique. La traction est assurée par un moteur à vapeur alimenté par un brûleur à alcool qui commande une double hélice. Bien que Clément Ader ne parvienne à voler ni loin ni haut – il parcourt 60 mètres à une hauteur de 20 centimètres –, la démonstration est faite ! Le pionnier poursuit ensuite ses travaux avec deux autres avions. Malheureusement, le vent déporte le premier, et le second sort de la piste, mettant fin aux subventions de l’État et aux espoirs d’Ader. À la postérité, il laisse le mot « avion » qu’il a créé à partir du latin « oiseau », et une discipline qui prendra bientôt son essor avec les frères Wright, aux États-Unis, qui parviennent à rester près d’une minute en vol en 1903. Dès 1909, Blériot traverse la Manche ; en 1913, Roland Garros la Méditerranée; et en 1927, Lindbergh l’Atlantique. La course à la vitesse est lancée. Mais, depuis l’arrêt du Concorde en 2003, l’avion de demain semble être à chercher ailleurs, du côté de carburants plus propres, voire d’une énergie renouvelable, à l’image de l’avion solaire Solar Impulse, qui a réussi son premier tour du monde en 2016.
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