L’incendie du bal de l’ambassadeur
Al’hôtel de Montesson qui abrite l’ambassade d’Autriche à Paris, l’effervescence règne dans les jardins ce dimanche 1er juillet 1810. Le prince Karl Philipp de Schwarzenberg donne ce soir un bal en l’honneur de l’empereur Napoléon Ier et sa jeune épouse, Marie-Louise, fille de l’empereur François Ier d’Autriche.
L’architecte Pierre-Nicolas Bénard propose donc de prolonger le bâtiment d’une immense salle provisoire construite au-dessus des jardins.
Marié depuis le 2 avril 1810, avec magnificence et éclat au Louvre, le couple impérial revient tout juste de trois semaines de voyage de noces. Napoléon a 40 ans, sa jeune épouse, seulement 18. L’archiduchesse Marie-Louise a été choisie par l’Empereur avec soin. Il souhaite à la fois un héritier et lier sa dynastie naissante aux grandes maisons dominant l’Europe. La jeunesse et la noblesse de Marie-Louise lui promettent les deux. Quant à l’empereur d’Autriche, en faisant de l’empereur des Français son gendre, il se met à l’abri des velléités guerrières de son ancien ennemi. « C’est un ventre que j’épouse », déclare crûment Napoléon, tellement impatient de découvrir sa jeune femme que le mariage a même été conclu par procuration, dès le 13 mars 1810, avant que Marie-Louise ne quitte Vienne pour Paris. Le lendemain de la nuit de noces, l’Empereur confie à son aide de camp Savary: «Mon cher, épousez une Allemande, ce sont les meilleures femmes du monde, douces, bonnes, naïves et fraîches comme des roses ! » Il en est ravi.
Sa jeune épouse, contrainte à un mariage politique, est, elle aussi, heureuse. Elle a changé d’avis sur « l’ogre corse ». Son époux s’est montré doux
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