ILS ONT D COUVERT UN MONDE NOUVEAU
La fin du XIXe siècle annonçait un véritable âge d’or pour les physiciens. Rien ne laissait présager qu’ils allaient voir naître l’une des plus puissantes et dérangeantes théories de l’histoire des sciences. Le siècle s’achève en effet sur le triomphe incontesté des “sciences modernes”, fondées en 1687 par la théorie de la gravitation universelle d’Isaac Newton. Le sentiment général est celui d’un achèvement, dont témoigne, en 1894, cette déclaration du futur Nobel de physique Albert Michelson : “Il semble probable que la plupart des grands principes sous-jacents [à la physique] ont été fermement établis et que de nouvelles avancées doivent être recherchées principalement dans l’application rigoureuse de ces principes à tous les phénomènes qui relèvent de notre attention.” Autrement dit, les lois de la physique sont établies, le travail des physiciens du XXe s. ne se limitera donc plus, pensent-ils, qu’à les affiner et à les appliquer! Seuls restent à expliquer deux ou trois détails récalcitrants…
LA “CATASTROPHE ULTRAVIOLETTE”
“Parmi ces ‘détails’ qu’on ne s’explique pas, s’amuse Hervé Zwirn, physicien et épistémologue, directeur de recherche au CNRS, il y a justement les résultats de Michelson et Morley, en 1887, indiquant que la lumière a une vitesse constante. Et le problème du rayonnement du ‘corps noir’, dont on n’arrive pas à établir une loi cohérente.” On ignore alors que ces petits “détails” en apparence anodins déboucheront en fait sur la théorie de la relativité pour le premier, et sur la mécanique quantique pour le second. Autrement dit, les deux grandes révolutions de la physique, nées à quelques années d’intervalle.
Mais si la relativité fut l’œuvre d’un seul homme, Albert Einstein, explique Olivier Darrigol, historien de la physique, professeur à l’université Paris Diderot.
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