ENVIE DE COMPRENDRE
—« Je ne fais pas partie du comité de direction de Gap […] et cela doit changer sinon je vais partir », menaçait Kanye West en juillet à Charleston, lors de son premier (et dernier) meeting de campagne pour l’élection présidentielle, évoquant le manque de représentation des Noirs dans les instances dirigeantes du géant américain, qui venait d’annoncer la signature d’un partenariat avec Yeezy, la marque du rappeur financée par Adidas. Gilet pare–balles, crâne rasé arborant le chiffre 2020, le candidat surprise du Birthday Party (le nom farfelu de son parti conservateur soutenu par son ami Elon Musk et d’obscurs pasteurs évangélistes) enchaîne les déclarations chocs. Révélation sur le projet de sa femme Kim Kardashian d’avorter de leur premier enfant, négationnisme historique au sujet de la célèbre abolitionniste américaine Harriet Tubman et crise de larmes, Kanye West, visiblement en plein épisode maniaque (il a été diagnostiqué bipolaire en 2019), part en vrille.
Les réseaux sociaux crépitentprévu dans la foulée. Le de l’Amérique, idéal de mixité pour les uns, symbole de l’exhibitionnisme médiatique contemporain pour les autres, est en plein chaos. Comme le pays, au bord de la guerre civile — Trump envoie les troupes fédérales à Portland et à Chicago, ville où West a grandi, pour rétablir l’ordre après les émeutes contre les violences policières. L’épisode Charleston fait chuter l’action Gap de 6 %, mais le groupe préfère garder le silence. L’action n’avait–elle pas bondi de 42 % après l’annonce du partenariat avec Kanye West ? Et les propos tenus par le rappeur sur l’esclavage en 2018 comme son soutien à Donald Trump (transgression ultime dans le milieu du hip-hop) n’ont pas terni son succès dans la mode.
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