Chez Foscarini, trente ans de Lumiere
ien n’est plus délicat à revamper qu’un archétype. Mais l’avantage, c’est qu’un tel modèle, dans ses rééditions, conserve toujours quelque chose de familier. En 1990, Rodolfo Dordoni dessine réinterprétation du classique luminaire de table à abatjour. Lampe, lampadaire, voire suspension, qui l’achète ne pense pas forcément design. Pourtant, deux choses se remarquent. D’abord le piètement tripode, aérien mais stable, en aluminium moulé sous pression, évoquant vaguement une pince à sucre. Sa finesse métallique aurait pu légèrement dater l’objet… mais non. Ce qu’il y a ensuite d’extraordinaire, c’est la tranquille douceur au toucher du verre soufflé de l’abat-jour, fini à l’acide et poli à la main. En blanc, c’est frappant. Mais même en rouge, en vert ou en pêche, à l’extérieur, ce dôme de verre est toujours blanc à l’intérieur, pour assurer la qualité de la réflexion de la lumière. Le verre, chez Foscarini, vient d’un petit atelier installé en Vénétie, et cela se voit. En 1981, la première adresse de la société qui va devenir Foscarini était sur l’île même de Murano, la cité du verre. Les fondateurs, Alessandro Vecchiato et Carlo Urbinati, ayant édité de nombreux architectes et designers, n’ont jamais donné non plus dans l’audace hasardeuse. Toujours un best-seller, rend hommage au savoir-faire de ces verriers. Aujourd’hui, l’une des deux versions anniversaires, chacune existant en deux tailles (1100 pièces numérotées et signées par Rodolfo Dordoni), s’est parée de motifs en 3D. Il a fallu souffler la pâte en fusion dans un moule spécial qui donne au verre ce relief en « ballotton », un très beau jacquard de verre. Allumée, la peau du verre exulte. La seconde version, a nécessité des petites pointes dans le moule pour créer de mini-capsules d’air enfermées dans la paroi. Dans les deux versions, la base du pied d’aluminium est – ça ne s’invente pas – couleur… champagne!
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits