LE COUP DE DE CLAIRE CHAZAL
RETOUR DE BÂTON
écrivait Thomas Bernhard, qui n’a cessé de s’interroger sur la folie nazie et les traces qu’elle a laissées dans son pays. C’est. Est-ce parce que l’auteur (Prix Renaudot en 2003 pour ) est né et vit en Lorraine qu’il s’intéresse à cette nation voisine, au-delà du Rhin, où règne, selon Pierre Mac Orlan, Bernhard et Mac Orlan sont les deux écrivains que Philippe Claudel met en exergue de son ouvrage. En cinq nouvelles, il nous fait réfléchir sur la persistance du mal qui serait constitutif de l’homme. Il ne veut pas revisiter l’Histoire, mais montrer comment elle percute les destins individuels, et même bien longtemps après les faits. Dans le récit intitulé « Irma Grese », une jeune fille recrutée dans un Ehpad s’occupe d’un ancien nazi et va devenir le bourreau du bourreau. Faire du mal à celui qui a fait souffrir, est-ce faire le bien ? Philippe Claudel ne répond pas mais invite le lecteur à ne pas juger sans recul. Ses nouvelles ont un lien fort : un personnage, Victor, un lieu, l’Allemagne, et un thème, le mal. Elles constituent un roman âpre et beau, déchirant comme la fantaisie en mineur de Schubert.
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