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FRAGMENTS DE LA VIE DES GENS
uel plaisir égale celui de découvrir un auteur qui vous plaît ? Celui de retrouver un auteur qui vous a, paru en 1998, un grand écrivain était né. Puis Colum McCann eut du succès et continua à produire de bons livres mais sans renouer avec les audaces de ses débuts. Jusqu’à cet livre expérimental dont seul le titre est abscons. McCann s’y collette avec le conflit israélo-palestinien et un vieux problème littéraire : comment inscrire notre réalité aux mille facettes dans la forme linéaire d’un roman ? La modernité y a répondu depuis longtemps: en créant des structures fragmentées et en multipliant les points de vue. McCann y ajoute une idée en montrant combien chacun des éléments de ce monde se relie à sa totalité. Le roman parle donc d’abord de Bassam, le Palestinien, et de Rami, l’Israélien – tous deux ont perdu une fille dans le conflit et sont convaincus que la paix passera par le dialogue. Mais aussi de la contenance en litres des piscines (pas innocent, quand les Palestiniens paient l’eau quatre fois plus cher que les colons), des manuscrits de la mer Morte, des oiseaux, de Siméon l’ascète, des nombres amicaux… Tous ces éléments résonnent entre eux pour faire entendre la clameur d’un monde israélopalestinien à la fois et à l’image de la figure géométrique qui donne son titre au livre. À la fin, le lecteur a l’impression que McCann a trouvé la solution à la quadrature du cercle.
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