L’ESSAI AVORT DU PROFESSEUR LANTIERI
Le professeur Lantieri lève les yeux au ciel : «Avec le Covid on se prend un tsunami et, au ministère de la Santé, ils réfléchissent à construire un pédalo.» Lui, c’est plutôt le « hors-bord » qu’il avait en tête. Son idée des vers marins pour affronter le Covid? Loufoque peut-être, mais « révolutionnaire pour changer la donne » selon ses propres mots. Et surtout sauver des vies en soulageant les réanimations. Or, depuis plus d’un mois, l’essai prometteur est planté. « Le blocage est dans la lignée de ce que je vis depuis des années, y compris pour la dernière greffe de visage, en 2018, assène le chirurgien. Là encore, on avait voulu me mettre des bâtons dans les roues et l’AP-HP ne m’avait pas vraiment aidé.»
Les coups d’éclat de Laurent Lantieri sont fréquents et son inimitié – réciproque – avec le directeur général de lAPHP, Martin Hirsch, de notoriété publique. Lantieri s’en prend régulièrement aux lourdeurs technocratiques, aux arguties financières, aux rivalités politiques qui agitent le milieu des mandarins. En 2016 et en 2019, cette star de la chirurgie était partie aux Etats-Unis pour l’opération de deux patientes françaises, aussi lasses que lui d’attendre les autorisations nécessaires à une intervention rarissime, une double greffe de mains. « Lantieri, c’est un audacieux, un sanguin, capable d’appeler un directeur de cabinet pour faire avancer
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