Au temps de l’écriture confinée
Conjurer l’enfermement par l’écriture. S’il est un métier pour lequel la claustration semble une condition intrinsèque, c’est celui d’écrivain : cet être qui, pour Hemingway, « accomplit son œuvre dans la solitude », rivé à son écritoire dès la promotion de son dernier ouvrage achevée. Écrit-on pour autant de la même manière en période de confinement imposé, quand l’accès au dehors se résume à l’horizon entraperçu d’une fenêtre et aux caprices d’une connexion Internet ?
Un coup d’œil en arrière suffit pour s’en convaincre : certaines pages parmi les plus belles de la littérature ont été conçues en réclusion. Quand la vocation de Jean Genet éclôt à la maison d’arrêt de Fresnes, où fut composé en 1942 son premier roman, le d’Oscar Wilde résonne encore entre les murs des geôles de Reading. Sur les soixante-quatorze années de son existence, le marquis de Sade en passe vingt-sept incarcéré. Et de Villon à Thoreau, d’Apollinaire à Dostoïevski, les
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